10 Février 2015

A l’angle de la rue Hoche et de l’avenue de la Résistance, l’immeuble des habitants du CUB est maintenant une réalité. Son intégration dans le paysage urbain est une réussite, à mettre au crédit de l’agence Méandre qui a su exploiter au maximum les potentialités d’une parcelle pourtant très contrainte. Travail d’ailleurs salué par les futurs habitants, qui ont pu pour la première fois accéder au chantier pour commencer à s’approprier leur futur lieu de vie. Et qui se mobilisent actuellement pour préparer la vie dans leur future copropriété.

Contrairement à ce que suggère son nom, le CUB (acronyme de “Comme Un Baobab”, ainsi baptisé par ses futurs habitants) n’est pas un bloc simple, lisse et facile à construire. Il joue au contraire sur les pleins et les vides pour proposer des espaces ouverts, des circulations extérieures, des balcons pour une bonne partie des logements. Sans oublier la recherche des doubles, voire triples orientations qui, tout en permettant de capter le maximum de lumière, a accentué encore la diversité des volumes. Le tout sur une parcelle très réduite (385 mètres carrés), qui ne laisse quasiment aucune marge de manœuvre pour la gestion du chantier. Une gageure donc pour les architectes de l’agence Méandre et pour les entreprises, qui ont pourtant réussi à surmonter les difficultés et les tensions, comme ce fut notamment le cas pour l’emplacement de la grue : pas moins de trois mois furent nécessaires pour trouver une solution avant d’être autorisé à l’implanter, grâce à l’appui d’une société d’études spécialisée. Si ces contretemps sont le lot de la plupart des chantiers, dès lors que l’on conçoit des bâtiments complexes et denses sur des terrains de plus en plus petits, leur impact sur un projet participatif est beaucoup plus important. Car ces aléas affectent directement le groupe de futurs habitants, qui peut connaître de vraies «crises de confiance». C’est une des missions du maître d’ouvrage que de trouver les solutions pour les dépasser collectivement.

Un projet qui sort grandi de ces 16 mois de chantier

A la différence d’un projet immobilier classique, les aléas du chantier d’un projet participatif peuvent être source d’opportunités. Tous les acquéreurs étant partie prenante et déjà présents, il est possible de décider collectivement d’une modification des engagements contractuels de la VEFA (Vente en l’état futur d’achèvement), ce qui serait inenvisageable dans un autre contexte. Traverser des difficultés n’aura donc pas été synonyme de renoncements. Pour ne citer que cet exemple, le retard de livraison des fenêtres a permis de remplacer les menuiseries pvc prévues à l’origine dans le permis de construire par des menuiseries bois plus qualitatives et d’ajouter des stores extérieurs brise soleil à toutes les fenêtres.

Le cycle des visites a commencé

Lors d’une visite organisée en fin d’année, les futurs habitants ont pu découvrir pour la première fois, en famille, l’intérieur du bâtiment et leur logement à l’état brut. Mais aussi appréhender les volumes, les circulations, les vues, les espaces partagés, les jardins au rez-de-chaussée et en toiture… Passer du dessin et du plan à la sensation spatiale, qui est d’une tout autre puissance, a rendu l’excellence du travail des architectes de l’agence Méandre très palpable. Et suscité des remerciements chaleureux des habitants, qui ont salué leur engagement dans un projet nécessairement plus complexe, puisqu’il est à l’écoute d’un nombre de voix plus grand. Ce fut donc pour tous, et pour Cpa-Cps en tant que maître d’ouvrage, un moment très fort et très réjouissant, qui éclipsait les inquiétudes et les tensions traversées à l’automne, et réunissait tous les acteurs autour d’une fierté partagée : celle d’avoir tenue la distance, de s’être fait confiance, malgré les incertitudes, a prise de risque et les obstacles à surmonter.

Une appropriation progressive des espaces

Cette première visite a marqué le début d’un cycle de rendez-vous réguliers dont la vocation est plus opérationnelle. Maintenant que les cloisons sont posées et les finitions lancées, il s’agit de laisser aux habitants le temps de se projeter dans leur logement et de réfléchir à leurs aménagements dans le détail. L’objectif est aussi de réduire au maximum les “réserves” au moment de la livraison. Car en pratique, des écarts existent entre les plans du contrat de vente, qui sont le résultat du travail avec les habitants, et la réalité. Ecarts de perception d’une part, mais aussi de réalisation, comme par exemple un passage de gaine qui a dû être déplacé, un cloisonnement qui a dû être modifié etc… Les rendez-vous individuels permettent non seulement de discuter des ajustements, mais aussi d’apporter, pendant le temps du chantier et non post livraison, des corrections aux défauts qui sont identifiés à l’occasion de ces immersions prolongées. Un avantage certain puisque les entreprises étant encore sur place, elles peuvent intervenir au fil de l’eau avec les équipes qui ont réalisé les travaux.

Passer du mode “projet” au mode “co-propriété”

Après la phase d’ateliers, qui étaient encadrés par Cpa-Cps, le groupe doit maintenant trouver son autonomie de fonctionnement en mode “copropriété”. Depuis quelques mois déjà, les futurs habitants ont mis en place des commissions chargées de prendre en charge les différentes dimensions du projet d’habitation : organisation de la future copropriété, gestion des parties communes, aménagement du local mutualisé (presque 60 m2) et des jardins en rez-de chaussée et sur le toit… 120 mètres cube de terre sont maintenant en place sur les 200 m2 de jardin et n’attendent qu’à être cultivés. Symboliquement, il est prévu que des arbres soient plantés au printemps par les enfants, moyen pour eux d’investir les lieux et d’y laisser leur marque. Un travail plus étroit avec Habitat et Humanisme, dont les logements vont être loués à des personnes en situation précaire, va également être engagé. Les référents des futurs locataires vont intervenir pour accompagner au mieux leur arrivée et donner à cette intégration toutes les chances de réussir. Car c’est une première et une innovation dont Cpa-Cps et Habitat et Humanisme attendent beaucoup. Un dernier atelier sera d’ailleurs dédié à la mise en route concrète de cette cohabitation.

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