En dépit de leurs revendications à l’ouverture et la mixité, les projets d’habitat participatifs sont accusés de fabriquer de « l’entre soi » : au mieux des projets pour classe moyenne cultivée, au pire des réserves pour « bobos-écolos ». Le cadre que nous proposons autorise une véritable mixité et, au-delà des belles idées, se donne les moyens de la concrétiser.

L’habitat participatif, un « luxe » désormais accessible

Bousculer les cadres législatifs pour « habiter autrement » ? « Un sport de riche », rétorquent les détracteurs de l’habitat participatif, la possibilité de se loger dignement restant loin d’être acquise pour des pans entier de la population (1). Mais renvoyer dos à dos le bien loti et le mal logé contribue surtout à ce que l’habitat participatif reste un luxe pour minorités éclairées. Aujourd’hui, le modèle que nous proposons et d’autres qui émergent (rendus possibles par la loi ALUR) facilitent « l’accès à un logement choisi à des habitants qui n’auraient pas les ressources culturelles pour se lancer spontanément dans une expérience d’habitat participatif », comme l’a constaté sur le terrain la sociologue Anne Labit dans le cadre d’une mission d’évaluation pour la Fondation de France.

La propriété comme moyen et non comme fin en soi

Dans les projets que nous portons, la mixité s’avère à la fois économique, intergénérationnelle et sociale. Réunis d’abord par des valeurs partagées, les membres des groupes ont des parcours contrastés et appartiennent à toutes les tranches d’âges, de jeunes actifs à retraités. Les niveaux de revenus sont également variables : certains participants n’auraient jamais envisagé de devenir propriétaire s’ils n’avaient été motivés par la dimension participative. D’où l’importance de rester créatifs pour proposer des solutions alternatives à l’acquisition : après s’être beaucoup investi dans la conception du projet, il serait inacceptable que certains puissent s’en trouver exclus faute de moyens.

Une mixité choisie et accompagnée

Parce que le statut de copropriétaire n’est pas sacralisé, l’accueil de logements sociaux dans le projet devient possible. Loin d’être idéalisée, cette intégration ne s’arrête pas à l’expression de bonnes intentions… Elle est débattue sans langue de bois avec le groupe, puis accompagnée de manière pragmatique et efficace avec la maîtrise d'ouvrage d'insertion. Sur deux de nos projets, nous avons pu expérimenter avec Habitat et Humanisme, l’intégration de logements sociaux diffus dans le contexte spécifique de l’habitat participatif. Le suivi des locataires est assuré par des professionnels et soutenu par un puissant réseau de bénévoles de proximité. Des retours d’expérience sont réalisés régulièrement pour évaluer les points positifs sur lesquels capitaliser et identifier les obstacles à dépasser.

(1) Selon la Fondation Abbé Pierre, 4 millions de personnes sont sans abri, mal logées ou sans logement personnel.

France Inter – Zoom de la rédaction – 15 septembre 2016
« L’habitat partagé séduit de plus en plus de Français. Ces espaces collectifs autogérés sont devenus une véritable alternative à la propriété. Reportage à Montreuil, près de Paris. »
France inter / le-zoom-de-la-redaction : Le renouveau de l’habitat participatif

RFI – 7 milliards de voisins – 20 juillet 2016
Interviews de Rafaèle et Marie Emmanuelle, habitants du CUB
RFI / 7-milliards-voisins : Mixité solciale : un leurre ?

France Inter – Périphérie– 10 avril 2016
Interviews de Rafaèle et Farouk, habitants du CUB
France inter / Periphéries : Ici, c’est comme une petite ville sans maire

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