10 Juin 2014

Depuis décembre 2013, Cpa-Cps a engagé un deuxième projet à Montreuil dans le quartier Paul Signac. Avec un objectif de dépôt du permis de construire avant l’été, le projet baptisé « Le jardin Divers » par ses futurs habitants, s’élabore avec un noyau dur d’une dizaine de foyers, mais peut en accueillir le double. Il constitue également une opportunité pour élargir le partenariat avec le bailleur social Habitat & Humanisme.

Un rythme d’ateliers très soutenu pour un dépôt du permis de construire avant l’été

Le terrain étant vendu par un privé, l’acheteur a l’obligation de déposer le permis de construire dans un délai restreint, ce qui impliquait pour Cpa-Cps d’organiser le travail avec les habitants pour un rendu avant l’été. Il a donc fallu adapter la méthode pour concilier leur participation effective et les contraintes des délais contractuels. Douze ateliers ont eu lieu en 6 mois. Dès le troisième atelier, les architectes de l’agence NZI proposaient aux habitants, en respectant leur cahier des charges, un projet déjà abouti dans ses grandes orientations et très marqué dans ses partis pris.

Une méthode de travail adaptée

Chaque étape a fait l’objet d’une définition précise par Cpa-Cps et l’agence d’architecture NZI, y compris les livrables de sortie de chaque séance de travail. Indispensable également le travail des habitants entre deux ateliers, sur la base de documents intermédiaires, afin que le temps de l’atelier soit davantage un temps d’approfondissement et de décisions. Ce mode de travail un peu plus directif était parfois frustrant pour les habitants, mais compensé par la perspective d’un aboutissement rapide de leur projet. Pour autant, chaque fois qu’il a fallu prendre le temps pour lever une difficulté et s’expliquer sur un point particulier, un atelier tout entier a pu y être consacré. Car dans ce type de projet, la difficulté réside dans la mémorisation et la compréhension de la chaîne des décisions et de leurs conséquences : ces dernières n’apparaissant parfois que longtemps après que la décision a été prise. De plus, comme les habitants sont co-décisionnaires dans la répartition du budget de travaux, ils ont besoin de comprendre le modèle économique du promoteur, qui ne repose pas sur une opération unique. Un impératif pour ne pas s’installer dans une posture de méfiance ou de suspicion, qui suppose un véritable travail – et donc un temps – d’appropriation.

Un passif à dépasser pour s’intégrer au quartier

Le projet est situé rue Charton, sur un terrain ayant appartenu à la famille du même nom. Depuis la mise en vente de la parcelle il y a une dizaine d’années (époque à laquelle les établissements Charton, spécialisés dans le thermoformage du bois pour mobilier, ont mis fin à leur activité), plusieurs promoteurs s’y étaient cassé les dents, suite aux recours déposés par les riverains. Point commun de ces projets : un bâtiment frontal en R+3 / R+4, exploitant la densité maximum, sans respecter le tissu urbain mitoyen composé de maisons individuelles ou de petits collectifs. Dans la réflexion sur le futur projet, c’est a contrario une logique d’intégration au quartier qui a été adoptée.

Des riverains associés à l’avancée du projet

Constitués en association, les riverains ont été tenus informés de l’avancée du projet depuis son lancement, certains d’entre eux ayant même décidé d’en faire partie. Un vrai dialogue s’est engagé entre les futurs habitants et les actuels, qui sont bien conscients de la spécificité du projet participatif et ont accepté qu’ils viennent modifier leur perception du quartier. Mais ils attendent en retour de pouvoir infléchir certaines orientations et un vivre ensemble de qualité. Le projet leur a été présenté à mi-parcours du dépôt du permis de construire, en présence des architectes et des futurs habitants, de manière à leur en expliquer la logique, et en retour recueillir leur réaction et si possible intégrer leurs remarques.

Une intégration rapide d’un deuxième cercle d’habitants

Dès le 5 juin prochain, le premier cercle des participants va s’élargir à de nouveaux foyers. Le rythme d’intégration des nouveaux arrivants se décidera avec le noyau dur, qui évaluera chemin faisant sa capacité à les accueillir dans de bonnes conditions. Si certains d’entre eux auraient souhaité participer aux ateliers de conception (limités en nombre de participants pour être efficaces), d’autres se réjouissent de pouvoir s’inscrire dans un projet déjà pensé par leurs pairs et de pouvoir faire l’économie de la phase de co-production. Pour ces derniers, l’attrait du projet participatif réside surtout dans l’après, la qualité des relations de voisinage, l’esprit des lieux qui déjà se dégage du projet.

Un partenariat renforcé avec Habitat et Humanisme

Envisagé dès le projet CUB, le partenariat entre Cpa-Cps et Habitat et Humanisme s’est renforcé à l’occasion du projet Jardins Divers. Il se matérialise non seulement par la réalisation de 3 à 4 logements sociaux (logement inter-générationel, logement social classique, logement social passerelle), mais offre en plus la possibilité d’augmenter la part du financement aidé des primo-accédants pour lesquels le prêt à taux zéro s’avère insuffisant. Ce partenariat devient désormais un pré-requis de tous les projets de Cpa-Cps, pour développer des solidarités durables qui vont au-delà de l’accueil d’un logement social. Les habitants le vivent comme un véritable engagement aux côtés d’Habitat et humanisme, en faveur de la réinsertion sociale de personnes en situation de précarité.

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